[ Pobierz całość w formacie PDF ]
.Mais où était Doomhammer ? Le Chef de Guerre charismatique aurait dû donner l’ordre de la retraite de façon à ce que les orcs puissent se regrouper, soigner leurs blessés et préparer l’attaque suivante.Cette bataille était sanglante et trop de ses frères et sœurs d’armes gisaient déjà, morts ou mourants.Thrall, en tant que commandant en second, prit la responsabilité de lancer le cri.— Retraite ! Retraite !Perdue dans cette folie meurtrière, la plupart ne l’entendirent pas.Thrall se mit à courir de guerrier à guerrier, repoussant les attaques, hurlant ce mot que les orcs n’aimaient jamais entendre mais qui était nécessaire, vital même à leur survie.— Retraite ! Retraite !Ses cris finirent pas être entendus et, après quelques derniers coups, les orcs tournèrent les talons et quittèrent en bon ordre les limites du camp.Beaucoup d’humains les poursuivirent.Thrall attendait dehors, criant :— Vite, vite !Les orcs étaient plus grands, plus forts et plus rapides que les humains et quand le dernier d’entre eux partit à toutes jambes vers la colline synonyme de liberté, Thrall fit volte-face, plantant ses pieds dans le sol souillé de sang et appela enfin l’Esprit de la Terre.La terre répondit.Le sol sous le camp se mit à trembler et de petits chocs se produisirent en vagues successives.Sous les yeux de Thrall, la terre se sépara et se souleva, les puissantes murailles de pierre qui délimitaient le camp s’écroulèrent, réduites à l’état de débris.Des hurlements retentirent, pas des cris de guerre ou des jurons, mais des cris de pure terreur.Il chassa un soudain sentiment de pitié.Ces chevaliers étaient venus sur ordre de Blackmoore.Ils avaient, plus que probablement, reçu pour instruction de massacrer le plus d’orcs possible, d’emprisonner ceux qu’ils ne tueraient pas et de capturer Thrall pour le renvoyer à son esclavage.Ils avaient choisi de suivre ses ordres, ils le paieraient de leurs vies.La terre se souleva comme la mer.Les hurlements furent noyés dans un effroyable rugissement de bâtiments qui s’effondraient, de pierres brisées.Puis, aussi subitement qu’ils avaient commencé, les bruits cessèrent.Thrall contempla les décombres de ce qui avait été un instant auparavant un camp d’internement pour son peuple.Quelques gémissements s’en élevaient mais Thrall durcit son cœur » Il y avait des blessés parmi les siens, des gémissements là aussi.C’était de ceux-là dont il devait s’occuper.Il prit un moment pour fermer les yeux afin de remercier la Terre, puis il se précipita vers l’endroit où les orcs se rassemblaient.Cet instant avait toujours été chaotique mais il lui parut encore plus confus que les fois précédentes.Tandis qu’il gravissait à toute allure la colline, Hellscream se précipita à sa rencontre.— C’est Doomhammer, dit-il d’une voix rauque.Viens vite.Le cœur de Thrall s’arrêta.Pas Doomhammer.Non, pas lui.Il ne pouvait pas… Il suivit Hellscream, se frayant un chemin à travers un groupe d’orcs murmurants jusqu’à l’endroit où gisait Orgrim Doomhammer, affalé sur le côté à la base d’un arbre.Thrall poussa en petit cri, horrifié.Un long morceau de la hampe brisée d’une lance jaillissait du large dos de Doomhammer.Sous les yeux de Thrall pétrifié, deux des lieutenants personnels du grand chef tentaient de lui enlever sa cuirasse.Mais tout ce que Thrall voyait, surgissant de la garniture noire qui tapissait la lourde armure, c’était la pointe rougie de la lance.Elle avait empalé Doomhammer avec une telle puissance qu’elle avait traversé son corps de part en part, transperçant sa protection dorsale pour venir déformer sa plaque de poitrine de l’intérieur.Drek’Thar était agenouillé auprès de Doomhammer et, quand il tourna ses yeux aveugles vers Thrall, ce fut pour secouer la tête imperceptiblement.Puis, le chaman se leva et s’écarta.Assommé, hébété, Thrall eut l’impression d’être vidé de sa substance et ce fut à peine s’il entendit le puissant guerrier prononcer son nom, l’appeler.Tétanisé, Thrall s’agenouilla auprès de lui.— Ce coup était celui d’un lâche, fit Doomhammer dans un râle, le sang ruisselant de ses lèvres.J’ai été frappé par-derrière.— Mon chef, dit Thrall, misérable.Doomhammer lui fit signe de se taire.— J’ai besoin de ton aide, Thrall.Pour deux choses.Tu dois poursuivre ce que nous avons commencé.J’ai mené la Horde autrefois.Ma destinée n’est pas de le faire à nouveau.Il grimaça, frissonna et enchaîna :— C’est à toi que revient le titre de Chef de Guerre, Thrall, fils de D… Durotan.Tu porteras mon armure, tu brandiras mon marteau.Doomhammer tendit une main sanglante et Thrall la serra entre les deux siennes.— Tu sais quoi faire.Ils ont besoin de toi à présent.Je n’aurais pas pu… espérer meilleur héritier.Ton père serait si fier… aide-moi…Les mains tremblantes, Thrall assista les deux jeunes orcs qui enlevaient, pièce par pièce, F armure qui avait toujours été associée à Orgrim Doomhammer.Mais la lance restait plantée en lui, comme une insulte à son esprit, empêchant qu’on le débarrasse des autres éléments de sa cuirasse.Une petite foule s’était rassemblée autour du héros tombé et elle ne cessait de grandir.— Voilà la deuxième chose, grogna Doomhammer.J’ai dû subir la honte d’être frappé par un lâche.Je n’abandonnerai pas cette vie avec ce bout de trahison humaine plantée dans mon corps.Sa main libre vint se poser sur la pointe de la lance.Ses doigts frémirent puis la main retomba, sans forces.— J’ai essayé de l’arracher moi-même mais je n’en ai plus les forces… Dépêche-toi, Thrall.Fais cela pour moi.Thrall eut l’impression qu’une autre lance venait de lui traverser le cœur.Il hocha la tête.Chassant l’idée de la douleur qu’il allait infliger à son ami et son mentor, il referma ses doigts à la base de la pointe, fouillant dans les chairs de Doomhammer.Celui-ci cria, de colère autant que de souffrance.— Tire ! ordonna-t-il.Fermant les yeux, Thrall tira.La pointe ensanglantée bougea de quelques centimètres.Le son qu’émit Doomhammer faillit lui briser l’âme.— Encore ! s’écria le puissant guerrier.Thrall respira profondément et tira, se forçant cette fois à retirer le long bout de bois [ Pobierz całość w formacie PDF ]