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.Liste des choses à faire :- Appeler Maryna pour lui dire que ses injections, ça marche !- Ne plus boire de chardonnay, il paraît que j’ai dit un tas de sottises…Garance m’a dit : « Le jour où quelqu’un te cède son siège dans le métro alors que tu n’es ni enceinte, ni aveugle, tu sauras que tu es réellement trop vieille.»Ni une ni deux, je décide de faire le test aujourd’hui même.Afin qu’il soit concluant, quitte volontairement la maison à 8 h 15 pour être certaine d’arriver à Saint-Lazare vers 8 h 45, heure de transhumance maximale.Dix minutes de queue pour prendre mon ticket (je ne comprends rien aux nouvelles machines), puis 2 kilomètres de tunnels à toute allure, jusqu’au quai direction Nation.Arrive en nage, essoufflée.Comme prévu dans mon plan.Noir de monde.Me faufile dans la foule.Ai juste le temps d’apercevoir sur le quai d’en face la pub Capture totale de Dior anti-âge qui corrige intensément tous les signes visibles du temps.Ricane intérieurement.Le wagon arrive, suis propulsée à l’intérieur par et avec mes compagnons de route.Et là, plus une place pour s’asseoir.Parfait.Même pas besoin de simuler l’air de la fille fatiguée.Je le suis.Cherche des yeux une place comme si ma vie en dépendait.Personne ne bouge.Dérange tous mes voisins pour avancer vers une autre rangée de sièges, refais le coup de la dame qui doit s’asseoir absolument.Note bien quelques regards compatissants, mais pas un geste.Une femme enceinte, la trentaine, passe devant moi, cambre les reins, jette son ventre en avant : trois paires de fesses se lèvent d’un même élan.Pense bien fort à Garance.Sa perspicacité…La future maman s’installe, reconnaissante.Tente alors un misérable « Je peux ? » à l’un des deux messieurs qui se sont levés.Ce dernier hausse les épaules, me lance un regard torve, se rassoit l’air de rien.Je jubile intérieurement.Dix stations plus tard, suis arrivée.Malgré mon manège recommencé dix fois, personne n’a cédé.J’en sauterais de joie.Sors à l’air libre.Aperçois Garance, lui fais un signe, la rejoins en courant, la soulève dans mes bras, l’embrasse, la redépose tel un Colissimo sur le comptoir de la poste :– Tu te rends compte, personne n’a voulu me laisser sa place.PERSONNE ! Tu avais raison…– Ah ouais ? répond-elle, encore secouée par ce débordement d’émotion.– Oui !!! Je te jure, c’était grand.Puis j’énumère : Je leur ai tout fait.L’air accablé.La mine grave.Le regard morne.L’œil quémandeur.Le sourcil réprobateur.Rien.L’indifférence générale.C’est génial !– T’es sûre que tu n’en as pas fait un peu trop ? Ils ont peut-être cru à une caméra invisible…– En tout cas, merci ma poule, vraiment je me sens mieux, et toi ?– Ben moi, un vieux monsieur vachement sympa s’est tout de suite poussé pour me faire une petite place alors que je ne lui avais rien demandé…– Oh, ma pauvre… Quelle horreur !RÉCAPITULONSLa méthode est risquée.Dans un bon jour, vous pouvez être ravie comme moi aujourd’hui.Mais un jour sans, vous pesterez contre l’indifférence généralisée.On est comme ça nous, les filles.On interprète les réactions en fonction de ce qui nous arrange… sur le moment.LE TEST DU DÉCOLLETÉ PLONGEANT21 octobre.Depuis combien de temps un homme ne m’a-t-il pas sifflée dans la rue ? lancé une petite phrase déplacée ? une œillade concupiscente ?Liste des choses à faire :- Suggérer subtilement à François une nouvelle vie dans le Sud.- Déjeuner tous les jours dans des restos italiens, portugais, espagnols, marocains… Pour les kilos, j’aviserai.- Porter systématiquement sous mes gros pulls des décolletés plongeants.C’est un comble, moi qui détestais me faire siffler par des ouvriers à l’heure de la pause sandwich, ou me faire reluquer lors d’un cocktail des pieds à la tête par des types que je jugeais alors comme des pervers, j’en viens à regretter ces signes qui me disaient combien j’étais jeune et sexuellement envisageable d’un point de vue masculin.Je finis par bâtir une théorie toute personnelle sur ce changement d’attitude que j’expose à Garance devant un verre d’eau (ma soirée au chardonnay m’a calmée), dans un italien place de Mexico.Car pour moi, la réponse à cette absence de désir dans les yeux masculins est météorologique.J’ai beau voter vert, le réchauffement climatique joue en faveur des vieilles… Notre développement durable à nous en dépend.Je lance, comme si je venais de mettre le mot fin à un article sur le sujet :– C’est l’Île-de-France, ça [ Pobierz całość w formacie PDF ]

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